La Lucarne des Ecrivains

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MAI 2012

Un léger déplacement de Marie Sizun (éd. Arléa)

Après avoir vécu 35 ans à New York avec son époux où elle menait une vie douce et heureuse, Hélène revient à Paris pour régler la succession de son père, qui lui lègue l’appartement familial rue du Cherche-Midi, dans le VIe arrondissement de Paris. Elle décide de revenir seule quelques jours . Dans l'avion, une
sensation étrange l'envahit soudain, une sorte d'absence, « Un léger déplacement ». Ce léger malaise s'estompe mais elle se sent différente... Ce qui ne devait être qu'une formalité, sera un chamboulement !.

A Paris, elle retrouve son quartier, les odeurs, les couleurs de son enfance et les souvenirs d’une vie familiale parfois cruelle dont certains mystères lui avaient autrefois échappé.

Paris, ville de son amour de jeunesse, lui fait oublier Norman, son mari à New York. Elle tombe sous le charme de ce passé tendre et douloureux, et sa vie new-yorkaise lui semble fade et peu attractive. Ce livre, avec des mots simples, nous amène à réfléchir, tout comme Hélène, à notre passé, à des moments oubliés ou occultés. Il met l’accent sur la construction des souvenirs et nous nous interrogeons sur leur authenticité. Les avons-nous embellis, dégradés ou occultés ?

Ce livre a été pour moi une pause, un instant volé au rythme de la vie. Une réflexion sur nos souvenirs qui s’emboîtent, à notre vie qui défile. Une pause pour redessiner ou apercevoir avec un regard différent certains événements de notre passé, certains moments délicats, difficiles ou heureux...

Pèlerinage ou pause pour nous permettre de comprendre ou d’accepter notre passé.

Hélène retrouve les lieux, les objets, qu’elle a aimés et détestés. Elle revit les discussions avec son père, les attentions de sa belle-mère, sa douleur d’avoir dû partager son père, son refuge dans un amour puis encore un abandon, celui de son amoureux.

Un roman sur le temps qu'il reste à vivre, sur l’importance des relations familiales, affectives. Un roman pour mesurer le chemin déjà
parcouru et peut-être envisager le futur .. avec un léger déplacement.


Un livre à découvrir et son auteur : Marie Sizun .

Camille CHRISTEL




 

SEPTEMBRE

Il suffit de lire un petit livre -à peine soixante pages imprimées- au titre étrange ("Croquis-démolition") d'un auteur inconnu au bataillon (Patricia Cottron-Daubigné) -même si la seconde partie de son patronyme rappelle le fameux poète protestant Agrippa d'Aubigné-, pour se rendre compte qu'une réalité, banalisée par l'information, revêt un caractère tragiquement humain.

En quelques dizaines de petits textes répartis en cinq partie comme les cinq actes d'une tragédie, on découvre les lieux -une usine de roulement à billes-, les gens -des ouvriers d'une province française- une série d'actions déroulée sur deux ans, que l'on appelle un plan de licenciement, une fermeture d'entreprise, enfin un démantèlement du temps et des consciences.

Là où des journalistes insisteraient sur le caractère spectaculaire ou odieux de l'affaire, avec le poids des mots et le choc des photos, Patricia Cottron-Daubigné crée une marqueterie de phrases en déconstruction, à l'instar de cette usine et de ces vies en démolition. Ces moments pris de l'intérieur -l'auteur est la compagne d'un de ces ouvriers en bleu de travail- nous restituent la stupeur, la révolte, la résignation, la fierté ou l'abattement dans une langue simple et un style haché tout à fait résonnant.

PS : Cet ouvrage inaugure une nouvelle collection aux éditions de la Différence (avec "Un terrorisme planétaire, le capitalisme financier" de Claude Mineraud) intitulée "Politique"

Extrait de Croquis-démolition de Patricia Cottron-Daubigné
p. 60 (La Différence, 2011, 10 euros)
""Dans l'usine, en production aussi, les femmes sont maquillées ; alors on le voit moins. Mais les hommes oui ; c'est plus que voir, ça prend à la gorge ; le gris occupe toute leur peau, et leur regard ; et pas même le gris, une couleur sans nom, une couleur fripée, creusée, grise et asphyxiée. J'ai parfois pensé, de cette couleur que je connais dans ton visage après des heures de travail ici, et même parfois le matin au réveil, que c'était celle des statistiques : les ouvriers ont huit ans de moins d'espérance de vie."

A se procurer avant les gros pavés de la rentrée !

Armel Louis

 

ACTUALITES JUILLET 2011

Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille...

L'occasion aussi de lire et de découvrir la Gazette de La Lucarne nouvelle formule.

Un numéro exceptionnel résumant l'activité de la La Lucarne des Écrivains à travers le prisme de la vingtaine d'auteurs, parmi le millier venus depuis cinq ans, qui ont écrit leur autoportrait à partir de leur photo prise par Philippe Barnoud à la librairie.
Avec en sus un portrait émouvant de Dominique Desanti par Marc Albert-Levin en première page, et celui de Claude Duneton, à l'origine de la Gazette et de la librairie, par moi-même.

"L'autoportrait est en cours de rénovation" proclame pince-sans-rire Marc Tardieu, adepte de l'autodérision, comme Anne de Rancourt, qui a commis le fameux "Comment élever son ado d'appartement".
D'autres jouent sur l'humour pour parler d'eux, tels Jeanne Cordelier, l'inoubliable auteur de la Dérobade, les poètes Claude Held ou Bruno Doucey. Certains voguent sur l'émotion comme la poétesse Maram al-Masri, la romancière Joëlle Miquel ou Cécile Ouhmani.
Parfois on intellectualise ce que refète son visage tels Sarah Mostrel, poète et essayiste, Belinda Cannone, philosophe et romancière ou Nicolas Lebeau, éditeur et inventeur des billets-poèmes.
Les rires et les rides inspirent Florence Issac, Maggy de Coster ou Victoria Thérame. On dramatise comme Claude Confortès, réalisateur, acteur et scénariste. On déjante, tels Jacques Barbaut et Alain Robinet.
Ou, comme la photographe et poète Laurence Dugas Fermon, on fait de l'autoportrait un art de vivre, une Traversée de l'existence... Laurence Dugas-Fermon expose jusqu'à fin août sur les murs de la librairie quelques-unes de ses images sur 366 photos prises d'elle et du monde extérieur, au jour le jour, pendant un an...

L'occasion pour vous de venir à la librairie acheter vos livres d'été, soutenir son activité culturellle, et pourquoi pas s'abonner, si vous êtes loin, à La Gazette des Ecrivains (un an, 25 euros), avec en prime un cadeau surprise...

Il pleut, il mouille, c'est la Gazette qui gazouille..

ARMEL LOUIS