La Lucarne des Ecrivains
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Qui sommes-nous?
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Un œil sur La Lucarne par Claude DUNETON, 02/2008
Dans l’esprit, une librairie
des écrivains c’est presque comme le chai des vignerons, ou la
coopérative des marins-pêcheurs : un endroit où l’on
est censé trouver des produits de qualité… C’est
assez bien le cas de La Lucarne des Écrivains de la rue de l’Ourcq
qu’Armel Louis — libraire auteur — approvisionne en produits
frais, mûris sur l’arbre de la connaissance, dans des domaines
littéraires élargis qui englobent la poésie, le roman,
le théâtre, l’histoire, et tous les essais que concoctent
les hommes de bonne et de mauvaise volonté. Il y a même de délicieux
livres pour les enfants. Des « produits » ? — Oui, justement,
le livre est devenu un produit dans ce que l’on appelle majestueusement
« l’industrie du livre », laquelle s’intéresse
en premier lieu aux grosses machines, aux débits industriels, suivant
en cela les produits télévisés destinés à
créer de l’audience et à faire tomber les sous de la publicité
dans le tiroir-caisse. Nous avons décidé de réagir, de
ne pas nous laisser écraser sans rien dire par le rouleau compresseur
de la diffusion du livre qui oblige les libraires à des rotations tellement
folles que de plus en plus d’ouvrages de qualité demeurent dans
les cartons sans jamais atteindre les rayonnages des librairies. Nous, c’est
une soixantaine d’auteurs d’horizons divers, et de petits éditeurs
goûteux situés à l’écart des gros rouages.
En créant l’association La Lucarne des Écrivains, nous
nous sommes cotisés pour permettre l’ouverture de la librairie
du même nom. Cette librairie fonctionne grâce au dévouement
sans borne de son animateur, et au moins on peut y trouver nos livres, ceux
des amis et des adhérents. Armel Louis y entretient des échanges
permanents, sous la forme de soirées où les auteurs viennent
présenter leurs nouveautés — c’est comme de la télé,
mais en vrai, en chair et en os, où l’on peut poser des questions
aux écrivains. Dans le même élan, nous avons décidé
de publier une petite gazette, modeste dans sa forme mais qui peut grandir
! Elle donnera des nouvelles de la librairie à la fois aux membres
fondateurs et au public ; elle servira, nous l’espérons, à
élargir le cercle de nos adhérents. Ce sera à vous, amis
écrivains, de l’alimenter par vos articles et communications
diverses. La Gazette de la Lucarne sera ce que vous en ferez : ce premier
numéro n’est qu’une amorce. À vous la plume et le
clavier !
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Les membres
écrivains ou artistes du collectif:
Gérard Aimé, Marcel
Amont, Mathieu Brosseau, Howard Buten, Jacques Cassabois,
Nawal Chaya, Jacqueline Charliac, Jean-Paul
Colin, Pascal Commère, Jeanne Cordelier, Henri Cueco, Marie-Christine
Daunis, Alain Defossé , Anne De Rancourt, Paul
Desalmand, Michel Deville, Claude
Duneton, Guy Durliat, Annie Ernaux, Claire Fourier, GALETTE
Ghislaine, John Gelder, Claudine
Herbomel, Sylvie
Hérout , Florence Issac , Gisèle
Joly , Pierre
Jourde, Françoise
Kerisel, Isabelle Lacamp, Philippe
Lejeune, Armel Louis, Martine
Lévy, Didier Malherbe, Pierre
Merle, Elisabeth Motsch, Didier
Nordon, Catherine
Neykov, Etienne Orsini, Marcel Parent, François Perche, Luc Perino,
Marie Rouanet, Schiavetta Angel Bernardo, Marc Tardieu, Bruno Testa, François
Vigouroux....
On en parle!
13 août 2010
Un petit endroit comme ça C'est dans Paris, 115 rue de l'Ourcq, 19ème
arrondissement.
Un demi-jour comme on les attend au seuil des commerces sans néons. Une odeur de pages légèrement jaunies, qui l'emporte sur celle du papier neuf. Poussière infime qui sent le millésime, mais aucune affectation, pas de snobisme intellectuel, de la bonne franquette de bouquin. Le livre ne sera pas "de collection" même s'il pourrait bien en avoir le statut. Ici, on feuillette, ça sent la main du lecteur, ça bruisse de pages, ou tout au moins on imagine la chanson du papier au bout de la main machinale. Du coup je peux entrer dans la danse, j'ai pas l'air con, c'est pas un temple dont je n'ai pas embrassé la religion, c'est juste une maison, et la porte est ouverte.
Armel Louis accueille le public.
Il y a des livres neufs, des livres d'occase, un rangement poétique avec des classements, parfois par genre, parfois par lieux, parfois par public, parfois par collection ou éditeur. Des piles de livres au sol. Des cartons parfois. Un ou deux, discrets, qui attestent de l'activité secrète d'Armel quand il reste en tête à tête avec ses bouquins. Des cartons, oui, mais bien rangés. Des piles au sol respectables. Vous savez d'instinct que votre pied évitera l'impact ou que le livre l'esquivera.
L'apparence obéit à une logique inattendue, pour autant, elle existe, la logique, elle doit être intuitive. Il doit falloir plusieurs visites pour prendre des repères ou pour que les livres vous apprivoisent.
C'est un de ces endroits où les
objets ont pris le pouvoir, avec subtilité et intelligence.
Il y a des liens invisibles, partout. De l'expo aux murs à la petite
estrade qui s'appelle la scène, il y a des chemins de bouquins. Des
chemins, voire des marches, avec des paliers. Ce n'est pas un labyrinthe du
tout, mais la promenade est dense et il vous faut trouver le fil. Le vôtre.
Les auteurs ne sont pas là, pour le moment, mais on les devine sous ce qu'on peut appeler de petites bibliographies, concoctées avec minutie et très peu de hasard. Alors on les renifle. Ils sont tout près. On pourrait presque leur parler.
D'ailleurs, c'est prévu : ils viennent souvent animer des débats, présenter leurs ouvrages, lire, parler, lors de soirées de rencontres. Poètes, romanciers, nouvellistes, essayistes ... les uns parus ici, ou là, chez des éditeurs peu connus, certains auto-édités. Ici on vous parlera peut-être du compte d'auteur. On vous parlera aussi de Michel Vray, l'un des squatters du Jardin d'Alice, la résidence artistique du 40 rue de la Chapelle : un éditeur qui fait tout à la main, sans colle et sans reliure, qui saisit les textes des auteurs qu'il choisit, qui les illustre aussi (ce sera ma visite de demain, du coup) ... Ici le livre a un âge, une histoire. Il est passé de mains en mains, et si ce n'est pas le cas, c'est qu'il vient seulement de naître et que son histoire est encore à vivre.
La lucarne des écrivains organise
donc des rencontres littéraires, des débats, des concerts, voire.
La lucarne des écrivains, c'est aussi une association à laquelle
vous pouvez adhérer.
La lucarne des écrivains publie chaque mois une gazette. A l'ancienne.
Photoc noire et blanc que vous achèterez, à l'ère du
tout glacé tout numérique tout coloré tout publicité,
oui, vous finirez par acheter la gazette d'aspect un peu austère dans
ses colonnes et ses photos en "niveaux de gris". Vous l'achèterez,
même si vous la trouvez en téléchargement libre sur le
site. Vous l'achèterez, à cause peut-être de cette sensualité
surannée, de ce toucher sobre et essentiel. Le parti pris des mots
sans ornement superflu. Vous l'achèterez, et du coup, vous la lirez.
Avec ses portraits d'artistes, ses chroniques, ses éditoriaux, son
agenda, ses nouvelles, ses adresses. Ce n'est peut-être pas là
qu'on écrit la littérature, mais c'est là qu'on en fait.
Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? Moi, je fais de la littérature.
Comme on fait son pain : pour se nourrir. Comme on vend son pain : pour nourrir
les autres.
Je crois que c'est ça, le métier d'Armel Louis.
Vous découvrirez peut-être un monde sous-jacent, loin des sentiers habituels de la distribution, du tout neuf tout beau servi qu'une fois et je balance pas le temps de lire. Ici le bouquin, l'article, le texte, vous l'avez voulu, vous l'avez cherché, ou bien il s'est imposé à vous. Alors vous le lirez comme on ouvre un courrier postal. Avec considération.
Le plus simple est peut-être que vous alliez y faire un tour ...
Angélique CONDOMINAS/Frank SCHLUK
http://myspace.com/frangelik